« Ils ne savaient pas que cela était impossible alors ils l’ont fait ! » aurait pu s’écrier Mark Twain au vu de la re-création d’une formation cinéma au Cambodge. Telle est l’ambition de PSE (Association Pour un sourire d’enfant), une école à vocation humanitaire créée en 1995 (ONG reconnue par l’ONU), qui vise à offrir un toit et une formation aux enfants défavorisés de Phnom Penh. Une mission « cinéma » dans laquelle se sont investis il y a près de trois ans les créateurs de l’école, Christian et Marie-France des Pallières. Depuis, 16 élèves de PSE apprennent donc à tourner, prendre du son, monter…
Recréer une filière complète au Cambodge
Cette année, pour compléter son offre de formation à l’image, PSE fait appel à Jean Coudsi, directeur de la photographie, ancien professeur en charge de l’étalonnage à École Nationale Louis Lumière et étalonneur Freelance et formateur Da Vinci Resolve, pour créer un cursus dédié à l’art de signer l’ambiance d’une image. « Avant le passage des Kmers Rouges, le Cambodge était un des plus importants producteurs de films en Asie, lance Jean Coudsi. Il s’agit aujourd’hui de réintroduire des formations, dont l’étalonnage, pour faire bénéficier les acteurs locaux d’un savoir faire qu’ils ne peuvent trouver à ce jour qu’en dehors de leurs frontières, et apporter aux plus talentueux de ces jeunes étudiants en cinéma de Phnom Penh une formation et un savoir-faire qu’ils pourront transmettre à leur tour. »
Un projet ambitieux tant en termes de volonté que de moyens, car l’étalonnage demande des matériels performants et des connaissances pointues. Si PSE dispose de l’expérience de Jean Coudsi, qui au passage s’est investi dans le projet en tant qu’enseignant et a pu libérer bénévolement cinq semaines de son emploi du temps pour le consacrer aux étudiants cambodgiens, c’est sur sa demande que Magic Hour s’est également lancé dans l’aventure. Pour fournir les meilleurs matériels professionnels possibles d’une part, dans des conditions de budget serré dont dispose l’école d’autre part.
« Je ne souhaitais pas avoir recours à des pousseurs de cartons, confie Jean Coudsi, mais à de vrais professionnels pouvant préinstaller et configurer l’ensemble des éléments en toute confiance et le cas échéant intervenir à distance sur les softs. C’est d’ailleurs grâce aux compétences et à la confiance que je porte aux équipes de Magic Hour que j’ai décidé d’abandonner un de mes allers-retours dédiés à l’installation du matériel, pour qu’en partenariat avec ENS Louis Lumière ces frais puissent être utilisés pour inviter deux étudiants de PSE à suivre durant 5 semaines des cours pratiques de prise de vue et de montage en France. »
Une offre d’étalonnage bientôt disponible à Phnom Penh
Au Cambodge, les cours furent intensifs pour les jeunes étudiants : deux semaines pour recevoir les prérequis, une semaine pour les fondamentaux, et deux semaines pour emmener les meilleurs vers le métier d’étalonneur. Sur les 16 étudiants en cinéma que compte PSE, cinq d’entre eux bénéficient de trois semaines de formation intensive avec l’apprentissage des fondamentaux. Une formation signée Jean Coudsi sur un air de prestige Louis Lumière…
Au final, outre de recréer une filière, PSE compte bien proposer à terme des services d’étalonnage aux professionnels locaux encore aujourd’hui obligés de faire finaliser leurs travaux en Thaïlande ou au Vietnam. Pour cela, l’école dispose à ce jour d’une véritable salle professionnelle, climatisée et pourvue de solutions up-to-date, créée pour un budget de… 30000 euros seulement. C’est autour d’une station Da Vinci Resolve que repose cette offre. Une configuration montée sur Station SuperMicro 64 Go 2CPU 14/28 cores et double GPU GTX Titan associée à un stockage Acusys ExaSAN de 16 To. Côté moniteur de référence, c’est vers un Eizo ColorEdge 31 pouces 4K que le choix a été porté, associé à une solution DeckLink 4K Extreme 12G Quad SDI. Et quatre postes étudiants Mac Pro, chacun équipés d’Eizo Color Edge 27 pouces et de palettes Wacom et surfaces de contrôle Tangent Device Wave, lesquels permettent de collaborer dans des conditions optimales.
Un pari ambitieux certes pour PSE et ses partenaires et le don d’expertise de Jean Coudsi, mais d’autant plus vertueux qu’il permet aujourd’hui à un pays autrefois fort d’un cinéma dynamique de retrouver une filière dont il fut si longtemps privé.