Juillet-août 2025

Compte-rendu

Dépôt légal et data.ina.fr : terrain d'expérimentation de l'intelligence artificielle
Le 25 juin dernier lors du festival Cinema Rittrovato qui se tient chaque année en Italie, à Bologne, une table ronde dédiée à l’archivage et à l’IA accueillait Alann Hery, responsable du département des technologies à l'Ina. Il a présenté le projet visant à indexer la colossale quantité d’images et de sons dans le cadre du dépôt légal. Magic Hour était présent : compte-rendu…
À gauche, Alann Hery, responsable du département des technologies (Ina) lors de la table ronde intitulée « IA, point de vue sur le catalogage ».
« Depuis 1995, la mission de dépôt légal a été confiée à l’Ina, lequel enregistre 24 heures sur 24 le flux de 184 chaînes de radio et de télévision. Cette mission a été étendue au Web média en 2009. Aujourd’hui, plus de 27 millions d’heures de programmes sont archivées, complétant un patrimoine historique qui s’élève à près de 30 millions d’heures au total, soit 45 pétaoctets de données — l’équivalent de 3 400 années de visionnage ininterrompu, » résume Alann Hery. responsable du département des technologies à l’Ina. Or décrire un tel volume par des moyens strictement humains est pour ainsi dire irréalisable : « à raison d’une heure de programme finement décrit en six heures de travail de documentaliste, il faudrait près de 180 millions d’heures, soit 100 000 années de labeur pour documenter les 27 millions d’heures que représente le dépôt légal, » explique-t-il. Sans compter les 1,5 million d’heures nouvellement déposées chaque année... Face à ce défi, l’Ina mobilise l’intelligence artificielle pour automatiser la production de métadonnées.

Une ferme de 90 GPU
Dans ce projet de recherche, l’Institut déploie aujourd’hui un parc de 90 GPU travaillant sur le fonds du dépot légal où chaque heure de vidéo est traitée en à peine deux secondes. Le pipeline enchaîne la transcription speech-to-text, la diarisation des intervenants, la segmentation en unités logiques (journaux, reportages, météo), la reconnaissance visuelle des logos, des visages et des objets, ainsi que l’OCR des habillages et la détection d’entités nommées. Les textes obtenus sont ensuite résumés automatiquement et vectorisés, rendant possible une recherche sémantique en langage naturel. Ainsi, grâce à ces algorithmes — existants, mais aussi développés en interne — l’Ina génère chaque jour des sommes de métadonnées inaccessibles au potentiel humain. Pour donner un aperçu de la tâche, le responsable du département des technologies indique : « sur les notices du dépôt légal, 85 % demeurent aujourd’hui sans mot-clé ni résumé. » Seuls les éléments présentant un intérêt majeur bénéficient d’un traitement humain.

Description des outils IA appliqués sur le JT de France 2.
Pipeline de production de métadonnées de l'acquisition à la publication sur data.ina.fr.

Et si l’introduction de l’IA apparaît comme une solution de traitement incontournable, rien ne peut se faire au détriment de la confiance : « Tous les algorithmes ont des biais », avertit Alann Hery. Pour contrôler et documenter ces biais, l’Ina affiche publiquement ses taux de précision : 83 % pour l’extraction d’entités nommées et 95 % pour la détection du genre. Chaque résultat publié est adossé à son extrait d’origine, permettant de remonter à la portion exacte du média source et d’en vérifier la validité. Lorsqu’un algorithme commet une erreur — comme la confusion entre la milice Wagner et le compositeur Richard Wagner — celle-ci reste visible et annotée sur la plateforme, illustrant le souci de transparence et incitant à la vigilance humaine.

Empreinte environnementale maîtrisée
Un autre enjeu, souvent relégué au second plan dans le monde de l’intelligence artificielle, est l’empreinte environnementale : « Faire tourner l’IA sur des data centers, ça consomme de l’énergie et de l’eau », concède Alann Hery. Pour réduire cet impact, l’Ina a choisi de conserver l’ensemble de ses infrastructures en France, où l’électricité est largement décarbonée : « Nos data centers hébergeant les 30 millions d’heures d’archives sont maintenus à 25 °C plutôt qu’à 20 °C, diminuant les besoins en climatisation ; le stockage, quant à lui, repose sur des systèmes peu énergivores. » Grâce à ces décisions — électricité bas carbone, température optimisée et architecture de serveurs à haut rendement — l’empreinte carbone du traitement IA reste maîtrisée. Un effort qui doit être poursuivi à mesure que les volumes augmentent.

Vitrine et terrain d’expérimentation
En octobre 2024, l’Ina a ouvert data.ina.fr, une démonstration concrète de ces outils IA, permettant de faire ressortir tout un tas de données sur les contenus d’information dont le corpus cible les journaux télévisés du soir TF1, France 2, France 3, Arte, les principales matinales radio et les chaînes d’info en continu sur la période 2015-2024. « L’objectif affiché est d’élargir à terme ce corpus avant 2015 », précise Alann Hery. Chaque semaine, plusieurs centaines d’heures de programmes sont intégrées, offrant aux chercheurs, professionnels et grand public la possibilité de naviguer par thèmes, d’identifier des personnalités, de comparer l’évolution des formats et des discours, tout en bénéficiant d’un contrôle humain permanent sur le flux et d’une traçabilité totale.
À partir de 4 entrées, les statistiques répondent à 16 questions prédéfinies. data.ina.fr peut sortir jusqu'à 28 types de visualisation des données sur la période 2015-2024. Les applications sont légions, du monde de la recherche à la simple curiosité du grand public.
Mais au-delà de la technologie, c’est une vraie réflexion éthique et organisationnelle qui se joue : « Un mauvais ouvrier blâmerait ses outils ; ce n’est pas de l’IA dont il faut parler, mais de l’usage que nous en faisons », insiste bien Alann Hery. L’Ina place ainsi l’humain et la crédibilité au cœur de son dispositif, convaincue que seule une IA supervisée et transparente permettra de préserver et d’enrichir le patrimoine audiovisuel. À suivre donc…
Magic Hour
L'Ina invite à la réflexion
Contrôle humain rigoureux, intégration des outils IA dans les pratiques professionelles... L'Ina s'interroge également sur des enjeux éthiques et juridiques : statut pour les ayants droit dont les contenus alimentent l’IA, comment encadrer une éventuelle collaboration internationale, mais aussi envisager une gestion plus sobre et collective sur le front énergétique. Enfin, s'agissant de souveraineté numérique, pour l'Institut, il convient de prévenir les biais, les détournements et la dissémination incontrôlée des données patrimoniales, en créant des réseaux de protection adaptés aux réalités géopolitiques.

Sécurisation

Evo de SNS chiffre en AES-256 

Dans un article publié sur son site Internet, Studio Network Solutions met en avant les atouts du chiffrement intégré sur ses solutions de stockage : protection automatique des données, gestion transparente pour l’utilisateur et performances optimisées.

La clef de cette protection de données n’est autre que l’AES-256, le chiffrement le plus robuste à jour. Ainsi, toutes les données — vidéos, pistes audio, fichiers projets — sont codées en un format illisible sans la clef de 256 bits associée. Dans l’écosystème Evo, chaque volume est chiffré « at rest » via AES-256, garantissant qu’un disque volé ou compromis ne livre aucun contenu exploitable. Parallèlement, les partages de fichiers SMB (Server Message Block) bénéficient d’une signature et d’un chiffrement à la volée (in flight), protégeant les échanges entre le serveur et les stations de travail locales et distantes contre toute interception. Cette mise en œuvre est dite « zero-touch » : les utilisateurs n’ont aucune action à effectuer, et aucun plug-in n’est requis. L’accélération matérielle intégrée dans les contrôleurs Evo assure des débits élevés sans pénalité notable sur les performances des workflows, même dans les cas de lecture/écriture simultanée de plusieurs flux 4K. SNS rappelle également que AES-256 est résistante aux potentielles « menaces quantiques » à venir, notamment à travers des attaques en force brute (bruteforce). Bref, un niveau de sécurité qui répond aux exigences réglementaires de privacy (RGPD et normes broadcast) de bout en bout : de la sauvegarde d’archives à la postproduction.

Affichage

Trois versions de moniteurs tiroir chez Konvision

Le constructeur chinois propose une gamme de moniteurs rackables de 17 pouces conçus spécialement pour les environnements OB Van, DSNG et studios compacts. Logés dans un châssis 1RU, ces écrans se déploient via un tiroir rétractable de manière à optimiser l’espace tout en offrant une qualité d’image optimale. Côté entrées et sorties SDI, ils prennent en charge, selon les modèles, le 3G ou le 12G. On y retrouve les fonctions d’affichage des waveforms, du vecteur scope et les VUmètres audio.
La série se décline en trois références. Le KFM-1710U propose une dalle 4K HDR couplée à deux ports 12G-SDI pour un flux UHD jusqu’à 60 i/s. Le KFM-1720U prend en charge le 8K nativement grâce à ses quatre ports 12G-SDI. La dalle est quant à elle 4K. Enfin, le KFM-1753W est Full HD (1920×1080) avec deux ports 3G-SDI, offrant une solution plus économique sans sacrifier la fiabilité. Parmi leurs avantages d’utilisation, il est possible de les extraire ou de les remplacer sans démonter le châssis du rack.

Durabilité

Un whitepaper vert chez Nevion

Apprenez pourquoi la migration du SDI vers l’IP ne serait pas seulement une mise à niveau technique, mais un véritable choix stratégique orienté développement durable.
Nevion, la filiale IP de Sony publie un livre blanc consacré au rôle de l’infrastructure dans la mise en place d’opérations vertes pour les diffuseurs en production live. Le document explore la façon dont la production à distance peut réduire les émissions liées aux déplacements de 80 à 90 %, ainsi que des propositions écologiques intégrables par les diffuseurs, comme les effets de la compression des données sur les infrastructures et le pipeline de production. Objectif visé : réduire le gaspillage. Ce whitepaper vert détaille également comment des solutions comme Virtuoso et eMerge, grâce à leurs fonctions de veille et d’hibernation, contribuent à réduire la voilure de la consommation électrique jusqu’à 80 %…

Conversion

Virtuoso Adapt, package clef en main
Sony commercialise en ce moment Virtuoso (Nevion), solution chargée du transport, du traitement et du monitoring des signaux en temps reel, sous forme de package : Virtuoso Adapt. Idéal en tant que solution passerelle entre SDI et IP. Elle convertit dans les deux sens 16 canaux SD/HD/3G SDI, chacun prenant en charge 16 canaux audio et un flux auxiliaire. Côté fonctionnalités avancées, citons la gestion du monitoring du SDI, la protection via la norme ST2022-7, la synchro, le mélange, le gain et le délai. Le package inclut tout le matériel, les softs et les modules SFP (VSFP et SFP+) nécessaires.

Référence update

Nouveau firmware pour le Trimaster
BVM-HX3110
Sony propose la disponibilité du firmware Version 2.0 pour son moniteur de référence Trimaster HX 4K BVM-HX3110, téléchargeable dès à présent pour tous les appareils équipés d’un firmware 1.0 ou ultérieur.
Cette mise à jour apporte au total dix nouvelles fonctions, trois améliorations et quatre corrections de bugs. Nouvelles fonctions : affichage côte à côte de contenus 4K SDI et IP ; prise en charge du calibreur BVMK-R10 ; copie de la configuration entre moniteurs de la série BVM-HXxx10 ; support étendu des sous-titres (Closed Caption) sur 3G-SDI ; affichage de l’ID source et statut F-Key ; mode Picture Out ; réglage de retard horizontal/vertical (H/V Delay) ; scopes doublés (2× display) ; visualisation de l’état de l’interface IP via le menu Web. Côté améliorations : niveaux de pic de luminosité étendus (4000/3000/2000/1000/700/600/500/400 cd/m²) en plus des modes 4×, 2× et Off ; zoom pixel 300 % sur neuf zones d’écran ; réduction du temps de réponse du tally. Les corrections portent quant à elles sur : la stabilité de lecture de l’audio SDI embarqué ; la précision du balayage natif 1920 × 1080/24 PsF ; l’élimination des parasites sur les entrées SDI non sélectionnées et une meilleure tenue dans le temps de la température de couleur.

Correctifs

Mises à jour Blackmagic Design
DaVinci Resolve 20.0.1 • Cette mise à jour améliore le glisser-déposer des clips de la bibliothèque de médias, ainsi qu'OpenColorIO dans le viewer Fusion. Elle offre une meilleure conservation de la mise en cache des nœuds pour les modifications de couleurs et une prise en charge du Blackmagic RAW 4.6.

Blackmagic Camera 9.6 • Cette mise à jour concerne la Blackmagic Micro Studio Camera 4K G2. Elle prend en charge le monitoring vidéo et le contrôle tactile avec le Blackmagic Pyxis Monitor. Elle prend en chargeles LUTs 3D sur la sortie SDI et améliore la compatibilité des menus sur certains écrans HDMI.

Rendez-vous

L'agenda image 2025 
IBC - 12 au 15 septembre - Rai Amsterdam, Pays-Bas.
Satis - 5 et 6 novembre - Dock Pullman - La-Plaine-Saint-Denis.

Projets scan

Démo-test/PoC Cintel G3 HDR+
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